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jeudi, novembre 29, 2012

Uluru day

13-nov-2012

Nous nous levons donc à nouveau à 4h30. Nous roulons vers Uluru, situé à une dizaine de km. Au moment de nous parquer, je ne reconnais pas le début de la randonnée telle que je l'avais faite en 2004. Après coup je m’aperçois qu'il y a eu des petits changements depuis et qu'il n'est pas possible de stationner au début de la Base walk, il faut se mettre au début de la Mala walk. Ce parking donne aussi sur l'endroit où les gens commencent leur 'marche' sur Uluru mais aujourd'hui il fait plus de 36 degrés donc la montée est interdite. Tant mieux.

Jim

« Je suis déçu, moi qui voulait te faire ch*** en allant marcher dessus... »

Nous commençons à marcher rapidement afin de rejoindre la Base walk. Le géant sommeille encore, il est de couleur pastel, presque mauve. Cette portion est encore à l'ombre pour le moment, mais quand nous reviendrons ce sera complètement illuminé.

Jim

« Je tiens à préciser pour éviter toute confusion que quand Chris parle du géant, c'est d'Uluru qu'il s'agit... je préfère le dire »

J'ai l'impression de retrouver un vieil ami. Je reconnais ses formes, ses marques, ses cicatrices. Il me semble déjà tant le connaître, je l'avais admiré en détail la dernière fois, et tellement en photos étant enfant. Et pourtant je suis surprise de découvrir d'autres traces, d'autres reliefs que ceux dont je me rappelais. Et une autre couleur aussi. Il n'est pas aussi jaune-orangé aujourd'hui, plutôt marron clair, comme de la terre. On dirait qu'il a été façonné en argile par un potier géant.


Nous marchons chacun à notre allure Jim et moi, ce qui me laisse le temps d'admirer le roc. Aujourd'hui comme la dernière fois je me retrouve seule, il y a du vent, c'est magique et mystique à la fois. Pas un seul touriste à l'horizon (ils ont du partir plus tôt.. ou ne pas faire cette marche), c'est calme. Je me sens en paix avec moi-même.


Jim

« Mon expérience n'est pas tout à fait similaire à celle de Chris donc je vais la reformuler. On a pu marcher à notre allure, ça c'est vrai. Personne n'était autour excepté Chris, mais à plusieurs vingtaines de mètres derrière moi. Il faisait chaud, c'était calme, il n'y avait pas de vent, pas d'ombre, je cramais et même transpirais. Je me suis sentis, je puais, je n'étais pas en paix avec moi-même, loin de là... Non je plaisante, c'est pour l'ennuyer que je dis ça. C'est vrai que c'était bien de pouvoir contempler les différentes faces d'Uluru tranquillement »

Je regarde à nouveau Uluru en détail, admire sa diversité. Chaque pas de plus le fait voir sous un angle différent. Parfois il semble lisse et doux, on a envie d'étreindre le roc. A d'autres endroits ses marques sont tranchantes, de nombreux trous grèvent sa surface, on imagine les conditions extrêmes de chaleur et de vent qui le façonnent.


Jim m'attend à la fin de la Base walk, nous continuons à marcher ensemble. Nous découvrons les billabongs ainsi que les peintures rupestres faites par les aborigènes de la région. 


On se dit qu'il doit être difficile pour eux de faire leurs cérémonies et vivre comme avant vu la popularité de ce lieu.

Jim

« Je tiens à dire que finalement, je ne me suis pas senti émerveillé par Uluru. Certes c'est un très joli rocher mais je pense que comme pour Kings Canyon, le fait que ça soit un site très touristique ne m'a pas emballé. J'ai bien plus apprécié d'autres endroits comme par exemple Palm Valley pour la diversité offerte par les lieux et le sentiment de tranquillité. Ce qui ne peut pas être le cas lorsque l'endroit grouille de touristes »

Des panneaux expliquent les légendes de ce lieu. A chaque fois une morale se dégage : il ne faut pas voler ce qui appartient à autrui, il faut tout faire pour protéger les enfants, il faut écouter les messages importants.. Des valeurs toujours actuelles donc, même si elles existent depuis très longtemps pour les aborigènes.

Nous revenons ensuite à notre point de départ. Pendant que je fais une pause technique, Jim se fait aborder par un jeune homme qui fait partie d'un groupe d'étude de l'université de Western Sydney. Leur projet porte sur le lien entre 6 sites liés au patrimoine (dont Uluru) et la manière dont les gens les perçoivent. Il nous demande ce que nous avons ressenti, et en quoi ce lieu est important pour nous. Nous répondons à une trentaine de questions puis pour nous remercier il nous offre une carte mémoire. Avant de partir il nous laisse le lien internet vers leur étude, nous irons y faire un tour lorsque nous aurons à nouveau une connexion!

Jim

« Je tiens à ajouter que le monsieur m'a dit que je parlais très bien anglais... Aaaaah tant de politesse pour obtenir une interview !!!;-) »

Nous refaisons ensuite la Mala walk en détail vu que ce matin nous ne nous sommes pas arrêtés. Arrivés au Kantju Gorge nous apprécions le calme et l'ombre du lieu lorsque un groupe assez bruyant arrive (alors qu'il est demandé de respecter la quiétude du lieu..). Il s'agit d'une dizaine de Suisses Allemands originaires de différents cantons. Je discute un peu avec une dame originaire de Lucerne puis 5 minutes plus tard, le groupe repart tout aussi bruyamment. Jim me charrie car je défends toujours les manières respectueuses des Suisses. Pour le coup, c'est râpé.

Nous reprenons ensuite le 4x4 et allons au visitor center. Nous apprenons des choses sur la culture et la nourriture des aborigènes notamment, ainsi que sur la faune et la flore, même si nous avons déjà lu certaines de ces informations lors de nos précédentes marches. Après presque 2 heures, nous ressortons et allons manger sur les tables à l'extérieur. Puis nous faisons une sieste car il fait particulièrement chaud, il doit être environ 14h30 mais l'air est brûlant. Je me mets sur un banc à l'ombre pendant que Jim reste dans le 4x4. Je regarde la silhouette d'Uluru qui est à présent rouge orangé. Je m'endors moi-aussi.

Vers 16h30 nous décidons de partir vers Talinguru Nyakunytjaku situé à 1 ou 2 km. Nous faisons la petite balade, Jim est en train de cuire, l'air est encore très chaud. Les plates-formes nous permettent d'avoir un point de vue d'Uluru.


Puis nous partons vers le parking destiné à observer le coucher du soleil sur Uluru. Nous sortons table et chaises, limonade et cacahuètes et prenons tranquillement l'apéritif face au monolithe (nous n'avons pas acheté d'alcool dans l'Outback, il faut savoir qu'à certains endroits la simple détention d'alcool est passible d'une amende. Lorsque nous avons été nous enregistrer au camping de Yulara hier, un permis d'alcool nous a été délivré mais il est juste valable dans le parc et les environs.). Nous discutons avec nos voisins, des Australiens d'Adelaïde venus faire visiter à leurs amis d'outremer les beautés de leur pays. Certains touristes nous demandent d'être pris en photos, d'autres se mettent juste devant nous (pensant peut-être être transparents..?). Nous observons le changement de couleur mais cette fois encore la roche ne deviendra pas rouge étincelante, il y a encore une fois trop de nuages.



Nous repartons ensuite au camping, repas pris au chandelle (enfin à la lanterne) et bonne douche bien méritée!

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