18-nov-2012
Nous avions décidé de
nous lever tôt afin d'aller explorer la gorge, histoire d'aller plus
loin que les billabongs. A 7h nous commencions la marche, et nous
nous étions donnés jusqu'à 11h pour revenir au 4x4 afin d'avoir du
temps après pour faire la route.
Pour info, la rando suit
le chemin 4x4. Puis on passe un panneau indiquant 'not recommended
for 4x4 beyond this point'. Et là quand on voit le chemin, on se dit
que les gars qui ont réussi à aller jusque là sont franchement
balèzes. Mais ça ne s’arrête pas là. Il existe un panneau
encore plus loin 'forbidden for 4x4 beyond this point'. Sauf qu'il y
avait encore des traces après ce point. Et qu'on ne sait franchement
pas comment ils ont pu passer certains obstacles (roches, sable super
profond, végétation..)!
Nous sommes allés
jusqu'au début des Annie's Gorges.
Après nous nous sommes retrouvés face à des herbes hautes et on n'aime vraiment pas ça. Et là ce n'était pas le moment de se faire mordre par un serpent (nous sommes seulement à 38km de la route mais il nous faut 2h30 pour les faire.. Et ce n'est pas dit que la station de rangers d'Artlunga soit équipée). Donc demi-tour, même si nous aurions bien aimé aller jusqu'à Fox Grave indiqué sur notre carte.
Après nous nous sommes retrouvés face à des herbes hautes et on n'aime vraiment pas ça. Et là ce n'était pas le moment de se faire mordre par un serpent (nous sommes seulement à 38km de la route mais il nous faut 2h30 pour les faire.. Et ce n'est pas dit que la station de rangers d'Artlunga soit équipée). Donc demi-tour, même si nous aurions bien aimé aller jusqu'à Fox Grave indiqué sur notre carte.
Sur le retour nous nous
sommes arrêtés à un billabong. Jim a été courageux et s'est
baigné (l'eau était visiblement très fraîche!).
J'en ai profité pour continuer à chercher des grenats. J'en ai trouvé d'autres, j'étais contente.
J'en ai profité pour continuer à chercher des grenats. J'en ai trouvé d'autres, j'étais contente.
Nous sommes revenus au
4x4 et avons commencé le chemin du retour. Arrivés près du camp
des néo-zélandais (qui étaient partis), le 4x4 a commencé à
patiner quand on a voulu monter sur la rive (ils ont du passer en
force et creuser le chemin car à l'aller ça n'avait pas posé de
problème). Jim a reculé mais ça patinait, le stress commençait à
monter (il n'y avait absolument plus personne pour nous tirer au cas
où on reste bloqués). Jim est parti sur un autre chemin mais les
traces n’étaient pas très claires (il y avait eu beaucoup de vent
pendant la nuit, et nous soupçonnons le 'pur' en 4x4 d'avoir tracé
sa propre route sans suivre la piste..). Le 4x4 patinait par endroit,
c’était pas cool du tout. J'ai décidé de sortir du 4x4 et
d'aller suivre à pied une des pistes afin de déterminer si elle
menait à un chemin ou si c’était une impasse. Elle rejoignait le
chemin principal un peu plus loin et n'avait pas trop de difficultés
(hormis le sable, mais pas de grosse roche à passer en plus). Je
suis revenue au 4x4 et j'ai indiqué à Jim le chemin en courant
devant lui car les traces n'étaient pas facilement visibles pour
lui.
Nous sommes sortis de la
rivière et sommes repassés devant le panneau d'information. Nous
pensions avoir fait le plus difficile.. Erreur..
Quel suspense..!
Nous sommes arrivés à
un passage difficile, très caillouteux (=avec pleins de grosses
roches, pas des gravillons), tout plein de bosses, très pentu et
penché. Passage en 1ère (même après coup, la 1ère lente n'aurait
pas été un choix plus judicieux), Jim aborde le chemin lentement.
Un moment il évite une pierre avec les roues de devant mais pas
suffisamment pour les roues arrières : quelques mètres plus
loin j'entends un 'pff pff' qui n'augure rien de bon. Nous nous
arrêtons et je fais le tour du 4x4 : le pneu arrière gauche
est décédé.
« Pneu qui pète
n'annonce pas un jour de fête mais celui de la prise de tête. Le
moral est au plus bas. C'est le début de la séance de musculation
sous les yeux observateurs de Chris »
Nous sommes franchement
dégoûtés. Nous avons fait à peine 7km depuis la rivière et le
chemin est loin d'être fini. Nous n'avons pas de timing précis mais
on sent qu'on va en avoir pour un bon moment. Heureusement nous
sommes à présent sur une portion plate. Ce qui n'est pas rien vu ce
qui va suivre!
On commence à sortir le
cric, la clef en croix, le manuel utilisateur (pour savoir exactement
où mettre le cric. Le gars du garage nous avait dit de le mettre
sous la suspension sauf que le pneu crevé a trop baissé le 4x4 et
empêche de poser le cric à cet endroit). Le bouquin est super bien
fait et ya des petits dessins qui expliquent clairement où et
comment mettre tout ça.
Après avoir fait
l'inventaire des outils dont nous disposons, Jim commence à
desserrer les écrous. Et c'est là où on se dit que la balise
d'urgence va peut-être nous servir parce que ces p.. d'écrous ont
été serrés par des gros bourrins. Certains sont bloqués, malgré
toute sa bonne volonté (et ses muscles) Jim n'arrive pas à les
faire bouger.
J'utilise ma technique
habituelle (qui fonctionnait pour changer mes pneus été/hiver de
mon ex-voiture) du 'je saute à pied joint sur la clef pour débloquer
mes écrous'. Peine perdue. Les écrous en rigolent encore.
Jim ne s'avoue pas
vaincu. Il finit par desserrer les écrous les uns après les autres
(et la lutte ne fut pas facile, croyez-nous). Nous montons le cric
(vu qu'il doit être placé loin sous le 4x4 au niveau de l'essieu,
il y a un long manche en plusieurs parties pour pouvoir le monter en
toute sécurité sans se mettre sous le 4x4).
Une autre séance de
muscu commence pour Jim : le cric bloque a chaque tour, il faut
à chaque fois user des biceps pour passer le cran. Je regarde Jim
transpirer et mets des cales sous les autres roues en attendant. Je
descends aussi identifier l'auteur du meurtre du pneu. Il s'agit
d'une roche d'environ 50cm de long, dont les bords sont super
tranchants. Il s'agit bien de celle que j'avais aperçue en montant.
Je la déplace afin que d'autres pneus ne subissent pas le même sort
que le nôtre (snif).
Au bout d'un long moment,
le 4x4 est suffisamment haut pour pouvoir changer la roue (un high
clearance c'est super bien sauf quand il faut changer un pneu et
monter le cric super haut!). Le changement de roue se fait
relativement vite, ainsi que la descente du cric. Nous regardons
l'heure une fois tous les outils rangés : une heure quinze
minutes pour changer une roue. Un record.
Il reste 31 km à faire
sur de la route merdique et nous n'avons plus de roue de secours.
Merveilleux. Je reprends le volant.
Jim
« Je me suis dit
qu'il valait mieux qu'avec la chance que j'avias, si je continuais de
conduire, je risquais de crever un autre pneu. J'étais aussi plutôt
angoissé car nous n'avions pas le droit à l'erreur »
Je roule doucement,
essaye d’éviter toutes les roches potentiellement assassines de
petits pneus innocents, quitte à voir les branches des arbres d'un
peu plus près. Nous arrivons finalement sur la route principale. On
a réussi!
Nous allons au
'motel-hotel-camping' d'Artlunga mais le gars nous dit qu'il n'a pas
de tél ni de compresseur (nous souhaitons vérifier la pression du
nouveau pneu car le gars nous avait dit qu'il était gonflé à 35
psi, or les pneus arrières doivent être gonflés à 42 psi. Ce
n'est pas le moment d'en exploser un autre!). Il nous conseille
d'aller à la station de rangers située 1 km plus loin.
Nous finissons par
trouver quelqu'un, une femme, dans une des maisons. Son mari sort et
nous indique le bâtiment qui contient un véritable garage. Nous
vérifions chaque pneu. Ils sont tous bons, le pneu de secours était
même gonflé à 45 psi. Par contre, impossible de téléphoner. Le
rangers nous dit que la ligne est réservée aux urgences et qu'il
faut que l'on retourne à Alice Springs. Pas vraiment dans nos plans,
on pensait pouvoir appeler le loueur et obtenir un nouveau pneu par
l'assistance mais le gars nous dit qu'ils ne viendront jamais ici
nous apporter une nouvelle roue.
Nous décidons donc de
rentrer à Alice Springs ce soir et comme c'est dimanche, nous
filerons demain à la première heure au garage où nous avons
récupéré le 4x4 le premier jour, ils sauront quoi faire et qui
appeler. On croise les doigts.
Sur la roue, nous
croisons à nouveau du bétail en liberté. A un moment nous
apercevons au loin une bête sur le bord de la route :
kangourou, veau..? Non, un cheval percuté par un véhicule, en train
d'agoniser. La pauvre bête, ça nous fend le cœur. Mais que faire,
nous n'avons pas de réseau, et je me vois mal l'égorger pour
abréger ses souffrances. Un peu plus loin nous croisons un pick up.
J'espère que la personne a pu faire quelque chose pour lui.
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