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mardi, décembre 04, 2012

Flat tyre.. go back to Alice

18-nov-2012

Nous avions décidé de nous lever tôt afin d'aller explorer la gorge, histoire d'aller plus loin que les billabongs. A 7h nous commencions la marche, et nous nous étions donnés jusqu'à 11h pour revenir au 4x4 afin d'avoir du temps après pour faire la route.

Pour info, la rando suit le chemin 4x4. Puis on passe un panneau indiquant 'not recommended for 4x4 beyond this point'. Et là quand on voit le chemin, on se dit que les gars qui ont réussi à aller jusque là sont franchement balèzes. Mais ça ne s’arrête pas là. Il existe un panneau encore plus loin 'forbidden for 4x4 beyond this point'. Sauf qu'il y avait encore des traces après ce point. Et qu'on ne sait franchement pas comment ils ont pu passer certains obstacles (roches, sable super profond, végétation..)!



Nous sommes allés jusqu'au début des Annie's Gorges. 


Après nous nous sommes retrouvés face à des herbes hautes et on n'aime vraiment pas ça. Et là ce n'était pas le moment de se faire mordre par un serpent (nous sommes seulement à 38km de la route mais il nous faut 2h30 pour les faire.. Et ce n'est pas dit que la station de rangers d'Artlunga soit équipée). Donc demi-tour, même si nous aurions bien aimé aller jusqu'à Fox Grave indiqué sur notre carte.

Sur le retour nous nous sommes arrêtés à un billabong. Jim a été courageux et s'est baigné (l'eau était visiblement très fraîche!). 


J'en ai profité pour continuer à chercher des grenats. J'en ai trouvé d'autres, j'étais contente.

Nous sommes revenus au 4x4 et avons commencé le chemin du retour. Arrivés près du camp des néo-zélandais (qui étaient partis), le 4x4 a commencé à patiner quand on a voulu monter sur la rive (ils ont du passer en force et creuser le chemin car à l'aller ça n'avait pas posé de problème). Jim a reculé mais ça patinait, le stress commençait à monter (il n'y avait absolument plus personne pour nous tirer au cas où on reste bloqués). Jim est parti sur un autre chemin mais les traces n’étaient pas très claires (il y avait eu beaucoup de vent pendant la nuit, et nous soupçonnons le 'pur' en 4x4 d'avoir tracé sa propre route sans suivre la piste..). Le 4x4 patinait par endroit, c’était pas cool du tout. J'ai décidé de sortir du 4x4 et d'aller suivre à pied une des pistes afin de déterminer si elle menait à un chemin ou si c’était une impasse. Elle rejoignait le chemin principal un peu plus loin et n'avait pas trop de difficultés (hormis le sable, mais pas de grosse roche à passer en plus). Je suis revenue au 4x4 et j'ai indiqué à Jim le chemin en courant devant lui car les traces n'étaient pas facilement visibles pour lui.


Nous sommes sortis de la rivière et sommes repassés devant le panneau d'information. Nous pensions avoir fait le plus difficile.. Erreur..

Quel suspense..!

Nous sommes arrivés à un passage difficile, très caillouteux (=avec pleins de grosses roches, pas des gravillons), tout plein de bosses, très pentu et penché. Passage en 1ère (même après coup, la 1ère lente n'aurait pas été un choix plus judicieux), Jim aborde le chemin lentement. Un moment il évite une pierre avec les roues de devant mais pas suffisamment pour les roues arrières : quelques mètres plus loin j'entends un 'pff pff' qui n'augure rien de bon. Nous nous arrêtons et je fais le tour du 4x4 : le pneu arrière gauche est décédé.





Jim
 
« Pneu qui pète n'annonce pas un jour de fête mais celui de la prise de tête. Le moral est au plus bas. C'est le début de la séance de musculation sous les yeux observateurs de Chris »

Nous sommes franchement dégoûtés. Nous avons fait à peine 7km depuis la rivière et le chemin est loin d'être fini. Nous n'avons pas de timing précis mais on sent qu'on va en avoir pour un bon moment. Heureusement nous sommes à présent sur une portion plate. Ce qui n'est pas rien vu ce qui va suivre!

On commence à sortir le cric, la clef en croix, le manuel utilisateur (pour savoir exactement où mettre le cric. Le gars du garage nous avait dit de le mettre sous la suspension sauf que le pneu crevé a trop baissé le 4x4 et empêche de poser le cric à cet endroit). Le bouquin est super bien fait et ya des petits dessins qui expliquent clairement où et comment mettre tout ça.

Après avoir fait l'inventaire des outils dont nous disposons, Jim commence à desserrer les écrous. Et c'est là où on se dit que la balise d'urgence va peut-être nous servir parce que ces p.. d'écrous ont été serrés par des gros bourrins. Certains sont bloqués, malgré toute sa bonne volonté (et ses muscles) Jim n'arrive pas à les faire bouger.

J'utilise ma technique habituelle (qui fonctionnait pour changer mes pneus été/hiver de mon ex-voiture) du 'je saute à pied joint sur la clef pour débloquer mes écrous'. Peine perdue. Les écrous en rigolent encore.

Jim ne s'avoue pas vaincu. Il finit par desserrer les écrous les uns après les autres (et la lutte ne fut pas facile, croyez-nous). Nous montons le cric (vu qu'il doit être placé loin sous le 4x4 au niveau de l'essieu, il y a un long manche en plusieurs parties pour pouvoir le monter en toute sécurité sans se mettre sous le 4x4).

Une autre séance de muscu commence pour Jim : le cric bloque a chaque tour, il faut à chaque fois user des biceps pour passer le cran. Je regarde Jim transpirer et mets des cales sous les autres roues en attendant. Je descends aussi identifier l'auteur du meurtre du pneu. Il s'agit d'une roche d'environ 50cm de long, dont les bords sont super tranchants. Il s'agit bien de celle que j'avais aperçue en montant. Je la déplace afin que d'autres pneus ne subissent pas le même sort que le nôtre (snif).

Au bout d'un long moment, le 4x4 est suffisamment haut pour pouvoir changer la roue (un high clearance c'est super bien sauf quand il faut changer un pneu et monter le cric super haut!). Le changement de roue se fait relativement vite, ainsi que la descente du cric. Nous regardons l'heure une fois tous les outils rangés : une heure quinze minutes pour changer une roue. Un record.
Il reste 31 km à faire sur de la route merdique et nous n'avons plus de roue de secours. Merveilleux. Je reprends le volant.

Jim

« Je me suis dit qu'il valait mieux qu'avec la chance que j'avias, si je continuais de conduire, je risquais de crever un autre pneu. J'étais aussi plutôt angoissé car nous n'avions pas le droit à l'erreur »

Je roule doucement, essaye d’éviter toutes les roches potentiellement assassines de petits pneus innocents, quitte à voir les branches des arbres d'un peu plus près. Nous arrivons finalement sur la route principale. On a réussi!

Nous allons au 'motel-hotel-camping' d'Artlunga mais le gars nous dit qu'il n'a pas de tél ni de compresseur (nous souhaitons vérifier la pression du nouveau pneu car le gars nous avait dit qu'il était gonflé à 35 psi, or les pneus arrières doivent être gonflés à 42 psi. Ce n'est pas le moment d'en exploser un autre!). Il nous conseille d'aller à la station de rangers située 1 km plus loin.

Nous finissons par trouver quelqu'un, une femme, dans une des maisons. Son mari sort et nous indique le bâtiment qui contient un véritable garage. Nous vérifions chaque pneu. Ils sont tous bons, le pneu de secours était même gonflé à 45 psi. Par contre, impossible de téléphoner. Le rangers nous dit que la ligne est réservée aux urgences et qu'il faut que l'on retourne à Alice Springs. Pas vraiment dans nos plans, on pensait pouvoir appeler le loueur et obtenir un nouveau pneu par l'assistance mais le gars nous dit qu'ils ne viendront jamais ici nous apporter une nouvelle roue.

Nous décidons donc de rentrer à Alice Springs ce soir et comme c'est dimanche, nous filerons demain à la première heure au garage où nous avons récupéré le 4x4 le premier jour, ils sauront quoi faire et qui appeler. On croise les doigts.

Sur la roue, nous croisons à nouveau du bétail en liberté. A un moment nous apercevons au loin une bête sur le bord de la route : kangourou, veau..? Non, un cheval percuté par un véhicule, en train d'agoniser. La pauvre bête, ça nous fend le cœur. Mais que faire, nous n'avons pas de réseau, et je me vois mal l'égorger pour abréger ses souffrances. Un peu plus loin nous croisons un pick up. J'espère que la personne a pu faire quelque chose pour lui.

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